Noël Le Graët est donc le nouveau président de la FFF. Elu sans contestation, il a battu Fernand Duchaussoy et Eric Thomas. On nous le présente comme l’homme du changement… Mais peut-on être l’homme du changement lorsque l’on a été président de la ligue professionnelle, puis vice-président chargé des questions économiques au sein de la FFF?
Peut-on être l’homme du changement lorsque l’on a conservé Raymond Domenech pour des calculs politiques? Peut-on être l’homme du changement lorsque l’on a été présent à Knysna? Peut-on être l’homme du changement lorsque la FFF fait face à une plainte de Sportfive en cours faisant suite à un contrat signé par le président guingampais ?
Ce qui est problématique, c’est que la candidature de Le Graët avait comme axe fort « l’argent ». Mais enfin, la FFF n’a jamais eu de problème pour obtenir de l’argent. C’est juste comme trop souvent dans le football qu’elle était extrêmement mal gérée. Deuxièmement, il se vante à juste titre d’avoir fait signer un très beau contrat pour la Fédération grâce au nouvel équipementier. Mais peut-on parler d’autre choses que de l’argent car ce qui a touché la FFF ces derniers temps, c’est davantage des affaires d’éthiques morales que financières.
La victoire de Noël Le Graët ressemble à une victoire par défaut tant son concurrent Fernand Duchaussoy a multiplié les erreurs de communication. S’ajoute à cela les sanctions prises à la suite de l’affaire des quotas et surtout celle de la «barbouze» Boghossian, dont la sévérité fut bien relative et ont révélé un certain laxisme au sein de la FFF.
Il fut aussi regrettable de la part de Duchaussoy de refuser un débat entre les candidats mais il est vrai que Le Graët aurait surement eu l’avantage pas tant par son programme, mais parce qu’il est un vrai animal politique contrairement aux deux autres.
Néanmoins, les prochaines élections arrivent très vite puisque dans dix huit mois, on vote à nouveau.
Malgré tout, on peut être optimiste sur l’application de règles démocratiques au sein de la FFF quand on la compare à l’UEFA, où le président sortant se représente seul et se fait élire par acclamations, ou encore à la FIFA dont on se demande qui n’est pas corrompu.