dimanche 24 avril 2011

Arsenal: grande équipe? Et une chanson pour Pâques

La valeur d'Arsenal

Il est surprenant qu’à chaque début de saison, Arsenal soit désigné comme potentiel champion d’Angleterre et d’Europe, puis qu’en fin de saison les commentateurs s’étonnent qu’elle n’ait rien gagné. Mais être troisième du championnat Anglais après 34 journées constitue déjà une très bonne performance car lorsque l’on examine l’effectif, il se révèle en deçà des cadors de premier league. En effet, Arsenal regorge de bons joueurs mais ne possède pas de « grand joueur » dans son effectif capable de gagner un match à lui tout seul. Je vais détailler l’effectif pour étayer cette position.

Premièrement, les gardiens demeurent la faiblesse majeure du club Londonien et ceci depuis un certain temps. Aucun réel numéro 1 ne parvient à s’imposer. De plus, l’accumulation des blessures oblige même le club à recruter de nouveau Jens Lehmann. La défaite en coupe de la ligue anglaise 2011 en est la conséquence. Aucune grande équipe d’Europe ne connait une telle situation s’agissant du poste de numéro un.

La défense: les latéraux Clichy et Sagna sont des joueurs de qualité moyenne, comme l’atteste leurs performances en équipe de France. L’ancien lorientais Laurent Koscielny,  grand espoir du football français, ne peut pas se métamorphoser en une seule saison en un joueur de classe mondiale, malgré la qualité de ses performances. Il est certain que l’expérience requise à ce niveau lui fait défaut principalement lors de rencontres avec  des équipes comme United ou Barcelone. Squillaci est un bon joueur mais ne figure pas parmi les « top player ».
  
Le milieu : le seul joueur « classe mondial » d’Arsenal semble être Fabregas. Néanmoins ce constat peut être nuancé puisqu’il n’est pas titulaire en équipe d’Espagne. De la même façon, s’il signait au Barça, il ne serait pas, non plus, un titulaire indiscutable.
Diaby et Nasri, les deux français du milieu constituent, là encore, de bons éléments mais ne se situent pas au niveau des grands joueurs. Notre opinion à leur égard est biaisée par notre regard « français », mais dans les faits Nasri reste inconstant et Diaby est plus souvent à l'infirmerie que sur le terrain (tout comme Rosicky d’ailleurs). Alexandre Song apparait comme un bon joueur et Wilshere, un grand espoir du football anglais mais ne figurent pas dans la catégorie suivante.

En attaque: Van Persie dispose des qualités pour être un "top player" mais ses blessures à répétition l’éloignent de cette catégorie. Archavine est trop inconstant pour prétendre autre chose que le titre de bon joueur. Walcott, ne parvient pas à dépasser son statut de grand espoir du football anglais.  Et le banc composé de Bendtner et de Chamakh me parait trop faible comparé à celui des autres candidats au titre anglais.

Dès lors un constat s’impose : Arsenal peut être assimilée à une une bonne équipe mais aucunement à une «grande équipe». Elle est actuellement à son meilleur niveau et Arsène Wenger tire le maximum de son groupe.
Pour confirmer cela,  se poser une question simple: quel joueur mise à part Fabregas, échangeriez vous avec un grand d’Europe?



Taiwo

 Taiwo fait l’objet actuellement d’un certain nombre d’attaques hypocrites, et qui présentent quelques similitudes avec l’affaire de la banderole du PSG. Dans le cas du Nigérian, cette chanson était destinée à ses propres supporters, et ne revêtait en aucun cas la forme d’une déclaration officiel d’après-match. La presse se livre à un acharnement mais cette dernière est complice et cherche le plus souvent à envenimer la rivalité OM/PSG. De plus, ça ne pimentera pas le prochain match puisque le joueur quitte le club en fin de saison.
Cet épiphénomène n’est qu’un épisode anodin d’une comédie entre ces deux équipes. Laisser penser que le chant de Taiwo, pourrait  déclencher une vague de violence est une insulte pour les supporters des deux clubs.

dimanche 17 avril 2011

Un article et une interview de France Football à réactions

Le jeux des comparaisons

Frederic Hermel, le correspondant à Madrid de France Football a écrit un article dans l’édition du bi-hebdomadaire daté du 15 avril en faisant une comparaison d’une rare stupidité « Il est désormais fréquent que l’on dise en Espagne qu’il y a eu un avant et un après-29 novembre 2010 comme il y eut un avant  et un après-11 septembre 2011. Les grandes catastrophes se jugent à l’aune de leur ressentiment. »
Donc continuons les comparaisons grotesques en assimilant le bus de l’équipe de France avec la catastrophe nucléaire au Japon.
Pourquoi ne pas non plus trouver des analogies entre la situation du RC Lens et celle de la Cote d’ Ivoire ?
Connaissant un petit peu l’Espagne, comment peut on penser que des espagnols s’amuseraient à comparer ces deux évènements, sachant qu’en plus Madrid fut touché aussi par un attentat terroriste le 11 mars 2004.
Pour finir, citons une phrase de Michel Audiard " Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît".

"Moneyball"

Damien Commoly, lui, dans une interview à France Football daté du 12 avril, nous fait une leçon de recrutement saisissante. Le nouvel homme fort de Liverpool a pour bible « Moneyball » qui explique, selon le bi-hedomadaire comment, par le biais de nouvelles statistiques, d’un recrutement scientifique axé sur des joueurs (sous-cotés) adaptés à des moyens modestes a permis à une équipe de baseball américaine de figurer parmi les meilleurs équipes de la ligue.
Premièrement, comme je l’ai dit précédemment, les tentatives de comparaison du sport européen et celui sport américain se révèlent souvent infructueuse. De plus, si on applique les préceptes dispensés par « Moneyball » on ne peut être que perplexe de l’achat par Liverpool d’Andrew Caroll pour 40 millions d’euros. Il est admis que celui-ci est un recruteur de génie et qu’il a déniché des joueurs talentueux comme Gareth Bale lorsqu’il officiait à Tottenham. Mais alors pourquoi a-t-il été renvoyé de Tottenham, et de Saint-Etienne ?

dimanche 10 avril 2011

Terra Nova, un commentaire sur un rapport, sans oublier un peu de violence!


Terra Nova, un rapport constructif, mais peu novateur
Il est paru, il ya peu de temps le rapport de terra nova sur le football dans lequel sont formulées quelques propositions intéressantes de réformes (http://www.tnova.fr/essai/changer-ou-dispara-tre-quel-avenir-pour-le-football).
On ne peut que souscrire au constat dressé par ce think tank. Mais dans leur ensemble les propositions pour lutter contre le modèle économique désastreux du football, bien que pertinentes  ne sont pas particulièrement novatrices.
La création d’un « salary cap » me parait particulièrement délicate à mettre en place. Il est vrai comme le souligne le rapport que cette mesure n’est pas réservée que pour une ligue fermée car il existe pour la série B italienne et le top 14  en rugby français. Créer un tel système dans un championnat est envisageable mais parait très compliqué à l’échelon européen et risque d’engendrer des paradis fiscaux footballistiques. De plus le «salary cap» existe en NBA pour préserver non pas un équilibre financier mais une compétition plus intéressante dans le but de soutenir de bonnes audiences télévisées. Enfin, essayer de comparer le modèle sportif américain et le modèle sportif européen est une aberration.
L’interdiction des plus values financières sur les joueurs me parait être aussi une idée bien compliquée. Elle serait un rude coup pour tous les clubs formateurs. En effet, l’investissement dans la formation coute cher : les priver de transferts juteux rendrait économiquement peu viable les politiques de formations.
Sur la création DNCG européenne, la proposition est intéressante mais ne s’accompagne pas, comme toujours, quand on parle de cette mesure de levier d’action permettant son application.
Enfin, l’interdiction de la concurrence fiscale déloyale en Europe: «elle existe déjà pour la fiscalité des entreprises, il faut l’étendre aux footballeurs». Il s’agit d’une mesure qui reste à développer. Il me paraît difficile de la mettre en marche et elle ne semble pas très efficace pour les entreprises.
La proposition sur les stades pour que les clubs deviennent propriétaires de leurs enceintes est pertinente même si l’intégration d’une collectivité publique au sein du capital d’un club demeure très complexe. De plus si ces revenus supplémentaires sont investis de manière hasardeuse, cette mesure sera in fine sans effets( comme cela a été observé avec l’accroissement des droits télés). Enfin cette mesure est biaisée par une analogie douteuse entre le spectateur français avec le spectateur allemand dans le mode de consommation serait identique.
Concernant un rôle de l’Etat plus accru dans le football, elle est difficilement imaginable lorsque l’on voit, par exemple, l’attitude déplorable de Laurent Blanc à l’égard de la ministre des sports (dont il dépend, rappelons-le). Deuxièmement, la France n’a jamais eu une culture sport et encore moins une culture foot, et je ne pense pas qu’il y ait une volonté de formuler une politique sportive de l’état.


Aulas/Giora : sortons la violence du stade!
Pour finir, j’ai été choqué comme tout le monde de l’altercation lors de Nice/ Lyon entre Aulas et Giora. J’ai noté que la majorité des commentaires s’en prenait à l’attitude de Giora. Daniel Bravo, qui a eu la palme du ridicule dans le CFC a dit « On doit traiter Aulas avec plus de respect ». Mais l’attitude d’Aulas vis-à-vis de l’arbitre du match est tout aussi scandaleuse! Pourquoi le laisse-t-on attendre l’arbitre à la fin du match ? Pourquoi l’autorise-t-on à parler après à l’arbitre en se plaignant de son arbitrage alors que les vrai fautifs ce sont ces joueurs ? Pourquoi le laisse-t-on journée après journée critiquer sournoisement le corps arbitral ? La ligue a organisé une campagne ayant pour thème « sortons la violence du stade » (http://www.sortonslaviolencedustade.com/). Elle a toute à fait raison sauf qu’au lieu de toujours s’en prendre aux supporters, elle ferait bien de s’en prendre aux comportements des dirigeants du football qui sont tout aussi violents.